COMMUN·E·S D’ENSUÈS-LA-REDONNE

Pour de la paysannerie à Ensuès La Redonne

« Pauvre peuple qui se nourrit des semences qu’il n’a pas semées, des arbres qu’il n’a pas plantés, des terres qu’il n’a pas ensemencées. » (Proverbe corse)

Ces dernières années, la colère paysanne ne s’apaise pas et pour cause, les discours sur l’importance de l’agriculture et sur la souveraineté alimentaire restent des discours creux avec que des petites retombées favorables au quotidien de la majorité des paysan.nes.

Faisons le point. L’agriculture est la « gestion, présente et future, d’un écosystème naturel, en vue de produire des aliments sains qui sont le reflet qualitatif et gustatif du ‘Terroir’ » (Bourguignon, 2017 p. 37) et « La souveraineté alimentaire recouvre à la fois le droit inaliénable à l’alimentation et le droit de participer à la définition du système alimentaire » (Terre de lien, 2025).

Mais comment participer à la définition du système alimentaire quand « du champ à l’assiette, il n’y avait qu’un pas, il y a désormais des milliers de kilomètres » (Terre de lien, 2025) ? Comment exercer notre droit à participer à la définition du système alimentaire si nous ne connaissons rien de notre alimentation, ni sa production, ni sa distribution, et nous ne produisons rien sur place ?

Il reste un seul paysan sur Ensuès : Moutoux

Les terres agricoles disparaissent à cause des politiques d’urbanisation et d’artificialisation insouciantes de la préservation du potentiel agricole local. Entre 2000 et 2022, on a continué à artificialiser entre 30 000 et 50 000 ha par an en France.

Une partie des surfaces agricoles ont été abandonnées, car peu adaptées aux techniques de production industrielle. Dans certaines zones notamment sur le littoral et dans les zones périurbaines (type Ensuès), des propriétaires refusent de louer leurs terres à des agriculteurs, dans l’attente d’un hypothétique changement d’usage vers l’urbanisation. Dans le Plan local d’urbanisme, il ne reste qu’environ 16 ha de surface agricole à Ensuès, la plupart abandonnées. Elles restent néanmoins intéressantes pour une paysannerie sous forme de micro-fermes agroécologiques en polyculture-élevage, à l’opposé de l’agro-industrie nécessitant des centaines d’hectares pour être profitable. Ces micro-fermes pourraient alimenter la cuisine centrale de la ville, accueillir les écoliers pour des activités de sensibilisation à l’agriculture et l’alimentation (ferme pédagogique), valoriser localement les déchets alimentaires et compostables de la ville, fournir en produits la mairie pour ses cadeaux (paniers alimentaires cadeaux, oliviers….), permettre la création d’un marché paysan, augmenter la bio-diversité sur le territoire. Des financements publics sont même possibles pour favoriser ces installations. Exemple : Appel à projets « Des agricultrices et agriculteurs pour demain ! »

C’est parti ?


Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *